A l’occasion de son passage à la Nouvelle Librairie Sétoise, nous avons eu le plaisir de poser quelques questions à Hadrien Klent sur son dernier roman :
“La vie est à nous”, suite de “Paresse pour tous”, deux romans politiques divertissants et palpitants.
Lors de cette entrevue, Hadrien Klent nous en dit plus sur son dernier roman et nous partage sa vision du voyage.
Hadrien Klent et La vie est à nous
“La vie est à nous” un titre inspirant, pourriez-vous nous expliquer ce titre ?
C’est un titre repris à Jean Renoir pour un film de 1936*, réalisé juste avant les élections de mai 1936. On est au moment de la mise en place du Front populaire : le parti communiste propose à Jean Renoir, cinéaste connu, de faire un film, de propagande, centré sur la question de la vie des travailleurs. Il y a l’idée qu’il faut prendre en compte ce mot précis de vie, puisque à l’époque on est dans un contexte ultra productiviste où les travailleurs sont considérés comme une variable d’ajustement, la question de leur vie privée, de leur vie intime n’est pas du tout prise en compte.
Le film de Jean Renoir est l’occasion de donner la parole aux prolétaires, aux ouvriers travailleurs et de montrer que c’est une force qui annonce de manière prémonitoire les grandes grèves de mai 1936* : les élections ont lieu au début du mois de mai, et avant l’arrivée au pouvoir de la nouvelle majorité avec Léon Blum*, il y a alors la plus grande vague de grèves que la France ait connu, avec environ deux millions de grévistes.
Dans “La vie est à nous”, je cite ce texte assez connu de la philosophe Simone Weil*, qui parle de la joie des travailleurs en grève : la joie et la fierté de gens qui reprennent en main leur destin.
Le Front Populaire, c’est cela également : redonner de la joie, de la fierté à une catégorie de la population qui était complètement méprisée, prendre en compte l’état de l’intime et pour les gens qui travaillent.
Aujourd’hui, on est peut-être dans un contexte un peu plus attentif à la question des classes sociales qu’en 1936, mais je trouvais intéressant de repartir de ce moment, de ce film-là, parce que mon livre parle de l’arrivée au pouvoir d’Emilien Long qui a lui aussi un rapport politique très différent, comme Léon Blum en 1936 : les deux portent l’idée de changement radicaux. C’est aussi une astuce d’écrivain, puisque j’avais décidé de commencer mon livre trois ans après “Paresse pour Tous” qui était l’histoire d’une campagne électorale, il fallait que j’arrive à raconter d’abord ce qu’il s’était passé en 3 ans : d’où l’idée d’avoir ce documentaire qui fait un parallèle entre l’arrivée de Léon Blum au pouvoir et celle d’Émilien Long. Il y a des similarités : un gouvernement qui prend en compte vraiment l’idée qu’il faut s’occuper à faire des choses et se préoccupe de l’état mental et moral du peuple, et pas simplement faire tourner la machine économique comme c’était le cas dans les années 1930, avec une droite industrielle très puissante et une vision ultra productive… ou de nos jours !
Votre roman nous invite à repenser la façon de se déplacer, le vélo est mis en avant par Emilien Long, est-ce un moyen de transport à privilégier ?
Je suis un grand fan du vélo, le vélo fait partie des choses que l’on peut immédiatement apprivoiser pour les citoyens.
On est dans un moment du monde ou l’on se sent parfois un peu démuni par rapport à la complexité des choses, et vis à vis d’un nombre d’enjeux sur lesquels on n’a pas forcément prise. Le vélo fait partie des choses sur lesquelles on a très facilement prise. C’est le moyen de transport ultime, c’est-à-dire qu’il est à la fois incroyablement écolo et non polluant : le vélo a une durée de vie quasi-infinie, utilise peu de matériaux pour sa construction, un bilan carbone léger, il ne consomme pas d’énergie fossile ; et en plus il est bon pour la santé. C’est le double effet du vélo : on ne fait pas de mal à la planète, on ne fait pas de mal aux autres, car il est rare que les gens avec les vélos provoquent des accidents mortels à la différence des automobiles et, en plus, on accroît son bien-être à la fois psychique et physique, puisqu’on on augmente son espérance de vie en faisant du vélo.
Faire un choix comme celui-là coche toutes les cases, il n’y a pas de négatif, c’est pour moi quelque chose d’essentiel et c’est ce qu’Émilien Long défendait déjà dans “Paresse pour Tous” comme candidat. Je voulais aussi montrer que, comme Président, il était toujours cycliste et il continuait à défendre l’idée que le vélo c’est quelque chose de très important.
C’est vraiment possible de laisser tomber sa voiture pour aller à vélo, notamment pour les trajets qui font moins de 8 kilomètres (50 % des Français habitent à moins de 8 kilomètres de leur lieu de travail), 8 kilomètres en vélo c’est vraiment une poussière, et le simple choix de renoncer à sa voiture pour prendre son vélo c’est déjà faire un geste qui est fort dans tous les domaines.
C’est à peu près la même chose avec nos usages des outils numériques : même si c’est plus complexe que le vélo, il est possible pour une grande part de se libérer de l’écosystème des multinationales, qui à la fois volent notre vie privée, enferment la liberté d’expression selon leurs règles, et nous imposent leurs usages consuméristes.
Individuellement les gens peuvent changer des choses tout de suite sans avoir à attendre qu’un Emilien Long arrive.
Dans mon livre, j’essaie de jouer toujours sur l’équilibre entre l’individuel et le collectif : plein de décisions ont à voir avec le collectif mais individuellement on a aussi des décisions à prendre, des bonnes ou des mauvaises, c’est important de réfléchir aussi à ce que l’on est capable de faire soi-même.
Au regard de l’urgence écologique et des nombreux axes abordés par Emilien Long, quelle est la mesure phare la plus urgente ?
Je dirais que c’est ce qui est porté dans les deux livres, parce que c’est ce qui à mon sens entraîne un peu tout le reste, le fait de réduire fortement le temps de travail des salariés ; le corollaire c’est évidemment de réduire l’écart des salaires pour maintenir une économie à peu près stabilisée.
Ce que j’essaie de montrer dans ces livres c’est que si on interroge profondément le rapport des gens au travail, qu’on le modifie, alors tout le reste suivra.
Un des problèmes de notre monde aujourd’hui, comme je le décris dans “Paresse pour tous”, c’est que depuis un siècle, il n’a cessé d’augmenter sa productivité, sa capacité à produire de plus en plus de choses : au lieu de réduire le temps de travail, on a décidé qu’on allait augmenter les besoins des gens.
Aujourd’hui, alors que l’on est dans une surabondance de biens, les efforts qu’on produit c’est pour des choses qui sont marginales, qui n’apportent pas grand chose en supplément : prenons l’exemple des voitures, maintenant on en est à un point où on invente un système où le SMS reçu est lu en audio par un système automatique, mais uniquement au niveau du siège du conducteur pour que les autres passagers de la voiture ne l’entendent pas. Donc, des ingénieurs dans des bureaux d’études ont cherché une façon de faire lire un SMS qui ne soit entendu que par le conducteur… là on voit bien le côté délirant de notre société. On emploie des gens pour produire ce confort que l’on va ensuite vendre à grand renfort de publicités pour dire aux gens “si vous n’avez pas cette innovation il vous manque quelque chose dans la vie”. Non, je ne pense pas qu’il nous manque quelque chose dans la vie si on n’a pas le SMS lu juste au conducteur. C’est un exemple pour montrer que l’on crée énormément de besoins artificiels.
Si on réduit brutalement le temps de travail, effectivement on va plus être à même de comprendre ces enjeux écologiques qu’on a aussi du mal à gérer parce qu’en fait, il y aussi une course effrénée dans laquelle on est très nombreux à être, embarqués dans une dynamique qui ne s’arrête jamais, dans laquelle on ne se pose pas de questions. Dans “Paresse pour tous”, je dis qu’il faut se poser et se reposer la question, se poser et se reposer au double sens du terme : on s’arrête, et on réfléchit (et c’est pas triste, comme disait “L’An 01” !).
Et la question, c’est : “de quoi est ce que l’on a vraiment besoin, qu’est-ce qui est utile, qu’est-ce qui est vraiment nécessaire ?”
On le voit quand les gens sont en vacances, tout d’un coup leur esprit est beaucoup plus fertile, ils se posent des questions qu’ils ne se posent pas d’habitude ; ou alors quand les gens sont en arrêt maladie par exemple à la suite d’un burn-out, tout d’un coup en arrêtant de travailler ils vont être beaucoup plus en mesure de s’interroger. Et on l’a vu évidemment au moment de la crise du Covid, où les gens en fait se sont posé pleins de questions parce que tout d’un coup ils n’étaient pas obligés d’aller à leur travail. Donc, je pense qu’on améliorera beaucoup de choses en ayant plus de temps libre.
Pour moi, c’est la mère de toutes les réformes. C’est plus facile de prendre les bonnes décisions lorsqu’on a l’esprit plus clair, plutôt que quand on est abruti de travail, ce qui est le cas de beaucoup des décisionnaires dans nos pays occidentaux.
Votre roman donne un nouvel élan à la Vème république, le programme d’Emilien Long pourrait-il être porté par une équipe aux prochaines élections, avez vous été contacté ?
Non, je n’ai pas été directement contacté, mais les gens lisent le livre, et depuis la sortie de “Paresse pour tous” on peut voir que la thématique est de nouveau à l’ordre du jour, beaucoup de gens se sont de nouveau intéressé à Paul Lafargue, au “Droit à la paresse”*, l’expression a été citée pendant les manifestations pour les retraites… Je pense qu’en effet il y a de plus en plus de gens, qui, y compris dans le champs politique, acceptent qu’il faut s’interroger là-dessus. Maintenant, est-ce qu’il y aura dans notre monde une équipe aussi sympathique et dénuée d’égo et de désir de réussite personnelle qu’il y en a dans le roman, je ne saurais le dire… C’est la force et la faiblesse de mon roman, c’est à dire à la fois imaginer des personnages qui nous semblent absolument désirables – on se dit, si en effet il y avait des gens comme ça dans le champ politique, les choses seraient différentes –, et à la fois, nous rappeler que ce n’est pas le cas dans la vraie vie.
Un libraire m’a dit une fois : “Emilien Long est trop parfait”. Je ne dirais pas qu’il est parfait mais ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas travaillé par l’idée de sa réussite personnelle en politique, le désintéressement c’est vraiment le fondement du personnage, c’est ce qui fait aussi que cette histoire s’enclenche et qu’ils vont tous, dans son équipe, dans cette direction-là, parce qu’ils n’ont pas cette volonté de briguer un poste.
Dans “La Vie est à nous” j’insiste sur ce thème de la “brigue”, à la suite de Jacques Rancière : dans notre système, arrivent au pouvoir ceux qui sont les plus aptes à briguer le pouvoir, à se retrouver dans la situation d’obtenir cette place, et non pas ceux qui seraient les meilleurs pour l’occuper. C’est la compétition en amont qui est actuellement décisive pour obtenir le pouvoir, et non pas les capacités à l’exercer correctement. Et ça, c’est évident qu’il faudrait le changer.
Votre livre pourrait devenir une recommandation dans les lycées entre littérature, philosophie, géographie politique pour inviter les nouvelles générations à repenser un autre avenir ?
Oui… Mon fils a lu “Paresse pour tous” quand il était en seconde, il avait 15 ans, je me suis rendu compte que cela marchait très bien pour des lycéens, cela m’a frappé, je pensais qu’il fallait être un peu plus âgé et finalement je me suis rendu compte que ça marchait dès cet âge-là.
En ce qui me concerne, je ne peux faire que ma part, c’est à dire écrire le livre, après c’est aux autres de s’en saisir… Ce sont des livres qui sont un peu des outils, à la fois qui sont pensés pour être sympathiques à lire et qui font réfléchir.
Envisagez-vous une adaptation en film ou série de vos romans ?
C’est en discussion…
Voyage, voyages, Hadrien Klent
Votre moyen de transport préféré pour voyager ?
J’en ai deux : le vélo et à pied.
Le vélo parce qu’en effet on peut vraiment voyager assez loin, et en amenant sa maison avec soi…
Mais j’aime aussi beaucoup marcher parce que je trouve que dans la marche on est dans un rythme beaucoup plus lent, où là, on peut vraiment tout observer.
Ce qu’on retrouve dans le vélo par rapport à l’automobile, ce sont les odeurs, la réalité topographique.
A pied, le sens de la vue est entièrement disponible, alors qu’en vélo on ne peut pas tout regarder parce que quand même on va trop vite. Donc j’aime beaucoup les deux.
Le train est aussi sympathique, mais évidemment c’est autre chose, on commence à ne plus être autonome…
Un voyage à nous conseiller ?
Je pourrais conseiller le voyage près de chez soi, c’est vraiment quelque chose auquel je crois énormément et que l’on ne pratique pas assez, que l’on s’est mis à pratiquer au moment du premier confinement, où l’on était bloqué à un kilomètre autour de chez soi et l’on s’est mis à regarder avec beaucoup d’intérêt son quartier, que l’on ne regardait pas en général puisque l’on ne faisait que le traverser.
Il y a quelque chose de très intéressant dans le voyage et le récit de voyage proche.
Il y a un livre que j’aime beaucoup et que je peux conseiller, qui tourne autour de cette idée du voyage proche : “Les passagers du Roissy Express” de François Maspero*.
C’est un récit de voyage qui est fait le long de la ligne B du RER parisien en excluant Paris, la banlieue Nord puis la banlieue Sud, chaque jour l’auteur descend à une station et fait le récit du quartier qu’il découvre.
C’est un magnifique récit de voyage parce que justement Maspero part juste en bas de chez lui, et il se retrouve à visiter comme s’il était en Mongolie.
C’est une expérience que je trouve passionnante, à côté de chez soi il y a toujours des choses incroyables à découvrir si on les regarde avec le regard que l’on porte lorsque l’on est en voyage lointain, parce qu’en réalité c’est le regard qui fait le voyage et pas le voyage qui fait le regard.
Il faut donc toujours penser à changer son regard et sortir de cette idée que l’on connaît bien l’environnement autour de soi. Je pense que tout le monde peut faire en l’expérience, on peut simplement marcher faire une promenade et tout d’un coup des choses deviennent saillantes, on est concentré sur ce qu’on a devant soi.
Merci beaucoup à Hadrien Klent pour le temps qu’il nous a accordé.
Merci à Sophie Garayoa, de la Nouvelle Librairie Sétoise, d’avoir organisé cette rencontre.
Les liens sont à vous
- Opus 1, Paresse pour tous d’Hadrien Klent
- Une histoire particulière, podcast sur le thème du film de Renoir, la vie est à nous, Radio France
- Bienvenue dans le « tout-autour », dans les pas de Françoios Maspero, Radio France
- La vie est à nous, un film de Jean Renoir, version restaurée
- Antoine Prost, Les grèves de mai-juin 1936 revisitées, Le Mouvement Social 2002/3 n°200
- Le gouvernement de Léon Blum en 1936, Wikipédia
- Simone Weil, La vie et la grève des ouvriers, LVSL
- Jacques Rancière, à propos de la brigue, cité dans Rancière comme antidote à l’unanimisme ambiant :
« Le tirage au sort était le remède à un mal à La fois bien plus grave et bien plus probable que Le gouvernement des incompétents : Le gouvernement d’une certaine compétence, celle des hommes habiles à prendre le pouvoir par La brigue. Le tirage au sort a fait l’objet depuis lors d’un formidable travail d’oubli. Nous opposons tout naturellement la justice de la représentation et la compétence des gouvernants à son arbitraire et aux risques mortels de l’incompétence. Mais le tirage au sort n’a jamais favorisé les incompétents plus que les compétents.«
Spirale n°220, 2008
La vie pour lire
La vie est à nous
Paresse pour tous avait fait rêver avec un candidat à la présidentielle qui proposait qu’on ne travaille plus que 3 heures par jour. Avec La Vie est à nous, le rêve est devenu réalité, et c’est notre rapport au politique, toute notre vie, qui s’en trouvent changés.
Qui aurait pu croire qu’on ne travaillerait plus que 3 heures par jour ? C’est pourtant bien ce qui arrive aux Français depuis la victoire à l’élection présidentielle de l’économiste Emilien Long, qui a osé légaliser le droit à la paresse.
Mais dans une société libérée du joug du travail contraint, plus solidaire et horizontale, il reste bien des obstacles : lobbys agressifs, nantis révoltés, nostalgiques du monde ancien et opposants politiques démagogiques font feu de tout bois pour mettre à bas ce nouveau système.
Ce nouveau président de la République peut-il vraiment inverser les priorités de notre société ? Y compris en remettant en cause sa propre place ?
Partisan d’une utopie réaliste, Hadrien Klent nous avait proposé dans Paresse pour tous la vision réjouissante d’une société s’émancipant des mythologies du monde capitaliste.
La vie est à nous, un roman d’Hadrien Klent
Avec La Vie est à nous, il convoque le souvenir du Front populaire pour rappeler qu’il est possible de faire de la politique d’une façon radicalement différente. Jusqu’à nous interroger sur notre rapport infantile au pouvoir : et s’il était temps de s’attaquer au fantasme, répandu en dictature comme en démocratie, de l’homme providentiel ?
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Paresse générale ! Et si on ne travaillait que trois heures par jour ?
Paresse pour tous : un roman espiègle qui offre le portrait d’une France qui se remet en marche, mais pas du tout comme certains voudraient. Et si on ne travaillait que trois heures par jour ?
Telle est la proposition qu’Emilien Long, prix Nobel français d’économie, fait dans son dernier ouvrage, Le Droit à la paresse au XXIe siècle.Très vite, portée par la renommée de l’économiste et le sérieux de ses analyses, l’idée fait son chemin dans le débat public. Moquée par les uns, portée au nues par les autres, elle se retrouve au bout du compte débattue dans toutes les rédactions, sur tous les plateaux télé. En quelques jours, elle devient le sujet sur lequel tous doivent se prononcer. Et si un autre monde était possible ? L’ampleur du phénomène est tel qu’Emilien Long, pris de court par le succès colossal de son livre, se voit poussé par ses proches à l’élection présidentielle de 2022.
L’enjeu est simple : changer de modèle de société, sortir d’un productivisme morbide pour redécouvrir le bonheur de vivre. Paresse pour tous est un roman espiègle. Fort d’une érudition jamais pédante et de clins d’oeil taquins à nos choix de vie, il rend crédible une utopie, celle d’une société qui renverse ses priorités et prend le temps d’exister.
Après La Grande Panne, roman d’une France qui se retrouvait à l’arrêt, Hadrien Klent nous offre cette fois-ci avec le même humour le portrait d’une France qui se remet en marche, mais pas du tout comme certains voudraient.
Paresse pour tous, un roman d’Hadrien Klent, avec la contribution d’Alessandra Caretti
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Les Passagers du Roissy-Express
Un jour de printemps, au temps des cerises,
François et Anaïk partent de Roissy, tête de la
ligne B du RER, pour une croisière au long
cours. Direction la station terminus, Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
38 gares, 50 kilomètres
de rails. Ils logeront sur place. Elle prendra
des photos. Il écrira.Donner une épaisseur à des images, des couleurs,
des voix, des êtres, au-delà du chaos
apparent des banlieues, déchiffrer cette géographie,
retrouver l’histoire et lire le présent
de ceux qui l’habitent, tel est leur projet.Cités et grands ensembles, zones pavillonnaires,
Les Passagers du Roissy-Express de François Maspero
friches industrielles, jardins ouvriers,
stades, tags, un passé de deux mille ans et
quel avenir ? Un voyage comme doit être
tout voyage : simplement, à la rencontre de la
vie.
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Le droit à la paresse
Pourquoi devons-nous travailler ?
Paul Lafargue (1842-1911) tente de comprendre l’amour absurde du travail, « cette étrange folie qui possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste « .Dénonçant un illusoire droit au travail qui n’est pour lui que droit à la misère, Lafargue soutient qu’une activité proprement humaine ne peut avoir lieu que dans l’oisiveté, hors du circuit infernal de la production et de la consommation, réalisant ainsi le projet de l’homme intégral.
Relire Le Droit à la paresse nous rappelle que la liberté d’employer le temps est fondamentale.
Le droit à la paresse, Paul Lafargue
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L’an 01
L’An 01, livre, film, philosophie mythiques de l’après 68, dans une version augmentée de nombreuses pages du Charlie Hebdo de l’époque.
Si le monde avait fait comme le disait alors Gébé, on n’en serait pas là. Il n’est peut-être pas encore trop tard. Utopie ? Ou bientôt simple bon sens ? En tout cas un livre indispensable à tous niveaux.
L’an 01 narre un abandon utopique, consensuel et festif de l’économie de marché et du productivisme. La population décide d’un certain nombre de résolutions dont la 1ère est « On arrête tout » et la 2e « Après un temps d’arrêt total, ne seront ranimés que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable ». L’entrée en vigueur de ces résolutions correspond au premier jour d’une ère nouvelle, l’An 01.
L’an 01, Gébé (BD et film de Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch)
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Grèves et joie pure
Au printemps 1936, une vague de grèves spontanées éclate en France, juste après la victoire électorale du Front populaire.
Elle atteint son apogée le 11 juin avec près de deux millions de grévistes.Le présent recueil rassemble quatre articles de Simone Weil (1909-1943) rédigés in situ.
Il s’agit de mettre en avant la lucidité et le génie d’une philosophé qui travailla en usine.
Grèves et joie pure, Simone Weil
Et de rappeler que la grandeur et l’importance des combats ouvriers résident avant tout dans l’invention de nouveaux moyens de lutte pour combattre l’aliénation et l’exploitation.
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